《基督山伯爵》中法对照版10(2)[法语论文]

资料分类免费法语论文 责任编辑:黄豆豆更新时间:2017-05-17
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Caderousse, avec l'instinct rapide de l'égo?sme, comprit toute la solidité de ce raisonnement ; il regarda Danglars avec des yeux hébétés par la crainte et la douleur, et, pour un pas qu'il avait fait en avant, il en fit deux en arrière.

- Attendons, alors, murmura-t-il.

- Oui, attendons, dit Danglars ; s'il est innocent, on le mettra en liberté ; s'il est coupable, il est inutile de se compromettre pour un conspirateur.

- Alors, partons, je ne puis rester plus longtemps ici.

- Oui, viens, dit Danglars enchanté de trouver un compagnon de retraite, viens, et laissons-les se retirer de là comme ils pourront. ?

Ils partirent : Fernand, redevenu l'appui de la jeune fille, prit Mercédès par la main et la ramena aux Catalans. Les amis de Dantès ramenèrent, de leur c?té, aux allées de Meilhan, ce vieillard presque évanoui.

Bient?t cette rumeur, que Dantès venait d'être arrêté comme agent bonapartiste, se répandit par toute la ville.

- Eussiez-vous cru cela, mon cher Danglars ? dit M Morrel en rejoignant son agent comptable et Caderousse, car il regagnait lui-même la ville en toute hate pour avoir quelque nouvelle directe d'Edmond par le substitut du procureur du roi, M. de Villefort, qu'il connaissait un peu ; auriez-vous cru cela ?

- Dame, monsieur ! répondu Danglars, je vous avais dit que Dantès, sans aucun motif, avait relaché à l'?le d'Elbe, et cette relache, vous le savez, m'avait paru suspecte.

- Mais aviez-vous fait part de vos soup?ons à d'autres que moi ?

- Je m'en serais bien gardé, monsieur, ajouta tout bas Danglars ; vous savez bien qu'à cause de votre oncle, M. Policar Morrel, qui a servi sous l'autre et qui ne cache pas sa pensée, on vous soup?onne de regretter Napoléon ; j'aurais eu peur de faire tort à Edmond et ensuite à vous ; il y a de ces choses qu'il est du devoir d'un subordonné de dire à son armateur et de cacher sévèrement aux autres.

- Bien, Danglars, bien, dit l'armateur, vous êtes un brave gar?on ; aussi j'avais d'avance pensé à vous, dans le cas où ce pauvre Dantès f?t devenu le capitaine du Pharaon.

- Comment cela, monsieur ?

- Oui, j'avais demandé à Dantès ce qu'il pensait de vous, et s'il aurait quelque répugnance à vous garder à votre poste ; car, je ne sais pourquoi, j'avais cru remarquer qu'il y avait du froid entre vous.

- Et que vous a-t-il répondu ?

- Qu'il croyait effectivement avoir eu, dans une circonstance qu'il ne m'a pas dite, quelques torts envers vous, mais que toute personne qui avait la confiance de l'armateur avait la sienne.

- L'hypocrite ! murmura Danglars.

- Pauvre Dantès ! dit Caderousse, c'est un fait qu'il était excellent gar?on.

- Oui, mais en attendant, dit M. Morrel, voilà le Pharaon sans capitaine.

- Oh ! dit Danglars, il faut espérer, puisque nous ne pouvons repartir que dans trois mois, que d'ici à cette époque Dantès sera mis en liberté.

- Sans doute, mais jusque-là ?

- Eh bien, jusque-là me voici, monsieur Morrel, dit Danglars ; vous savez que je connais le maniement d'un navire aussi bien que le premier capitaine au long cours venu ; cela vous offrira même un avantage, de vous servir de moi, car lorsque Edmond sortira de prison, vous n'aurez personne à remercier : il reprendra sa place et moi la mienne, voilà tout.

- Merci, Danglars, dit l'armateur ; voilà en effet qui concilie tout. Prenez donc le commandement, je vous y autorise, et surveillez le débarquement : il ne faut jamais, quelque catastrophe qui arrive aux individus, que les affaires souffrent.

- Soyez tranquille, monsieur ; mais pourra-t-on le voir au moins, ce bon Edmond ?

- Je vous dirai cela tout à l'heure, Danglars ; je vais tacher de parler à M. de Villefort et d'intercéder prés de lui en faveur du prisonnier. Je sais bien que c'est un royaliste enragé, mais, que diable ! tout royaliste et procureur du roi qu'il est, il est un homme aussi, et je ne le crois pas méchant.

- Non, dit Danglars, mais j'ai entendu dire qu'il était ambitieux, et cela se ressemble beaucoup.

- Enfin, dit M. Morrel avec un soupir, nous verrons ; allez à bord, je vous y rejoins. ?

Et il quitta les deux amis pour prendre le chemin du palais de justice.

- Tu vois, dit Danglars à Caderousse, la tournure que prend l'affaire. As-tu encore envie d'aller soutenir Dantès maintenant ?

- Non, sans doute ; mais c'est cependant une terrible chose qu'une plaisanterie qui a de pareilles suites.

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