新概念法语阅读辅导资料:Amant 情人[法语论文]

资料分类免费法语论文 责任编辑:黄豆豆更新时间:2017-05-17
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Notre mère ne prévoyait pas ce que nous sommes de­venus à partir du spectacle de son désespoir, je parle surtout des garçons, des fils. Mais, l'eût-elle prévu, comment aurait-elle pu taire ce qui était devenu son histoire même? faire mentir son visage, son regard, sa voix? son amour? Elle aurait pu mourir. Se supprimer. Disperser la com­munauté invivable. Faire que l'aîné soit tout à fait séparé des deux plus jeunes. Elle ne l'a pas fait. Elle a été im­prudente, elle a été inconséquente, irresponsable. Elle était tout cela. Elle a vécu. Nous l'avons aimée tous les trois au-delà de l'amour. A cause de cela même qu'elle n'aurait pas pu, qu'elle ne pouvait pas se taire, cacher, mentir, si différents que nous ayons été tous les trois, nous l'avons .aimée de la même façon.

Ça a été long. Ça a duré sept ans. Ça a commencé nous avions dix ans. Et puis nous avons eu douze ans. Et puis treize ans. Et puis quatorze ans,, quinze ans. Et puis seize ans, dix-sept ans.

Ça a duré tout cet âge, sept ans. Et puis enfin l'espoir a été renoncé. Il a été abandonne. Abandonnées aussi les tentatives contre l'océan. A l'ombre de la véranda nous re­gardons la montagne de Siam, très sombre dans le plein so­leil, presque noire. La mère est enfin calme, murée. Nous sommes des enfants héroïques, désespérés.

Le petit frère est mort en décembre 1942 sous l'occu­pation japonaise. J'avais quitté Saigon après mon deuxième baccalauréat en 1931. Il m'a écrit une seule fois en dix ans. Sans que je sache jamais pourquoi. La lettre était con­venue, recopiée, sans fautes, calligraphiée. Il me disait qu'ils allaient bien, que l'école marchait. C'était une longue lettre de deux pages pleines. J'ai reconnu son écriture d'en­fant. Il me disait aussi qu'il avait un appartement, une auto, il disait la marque. Qu'il avait repris le tennis. Qu'il était bien, que tout était bien. Qu'il m'embrassait comme il m'aimait, très fort. Il ne parlait pas de la guerre ni de notre frère aîné.

Je parle souvent de. mes frères comme d'un ensemble,. comme elle le faisait elle, notre mère. Je dis: mes frères, elle aussi au-dehors de la famille elle disait: mes fils. Elle a toujours parlé de-la force de ses fils de façon insultante. Pour le dehors, elle ne détaillait pas, elle ne disait pas que le fils aîné était beaucoup plus fort que le second, elle disait qu'il était aussi fort que ses frères, les cultivateurs du Nord. Elle était fière de la force de ses fils comme elle était l'avait été de celle de ses frères. Comme son fils aîné elle dédai­gnait les faibles. De mon amant de Cholen elle disait comme le frère aîné. Je n'écris pas ces mots. C'étaient des mots qui avaient trait aux charognes que l'on trouve dans les dé­serts. Je dis: mes frères, parce que c'était ainsi que je disais moi aussi. C'est après que j'ai dit autrement, quand. le petit frère a grandi et qu'il est devenu martyr.

Non seulement aucune fête n'est célébrée dans notre famille, pas d'arbre de Noël, aucun mouchoir brodé, aucune fleur jamais. Mais aucun mort non plus, aucune sépulture,. aucune mémoire. Elle seule. Le frère aîné restera un assas­sin. Le petit frère mourra de ce frère. Moi je suis partie,. je me suis arrachée. Jusqu'à sa mort le frère aîné l'a eue pour lui seul.

A cette époque-là, de Cholen, de l'image, de l'amant,. ma mère a un sursaut de folie. Elle ne sait rien de ce qui est arrivé à Cholen. Mais je vois qu'elle m'observe, qu'elle se doute de quelque chose. Elle connaît sa fille, cette enfant, il flotte autour de cette enfant, depuis quelque temps, un:

air d'étrangeté, une réserve, dirait-on, récente, qui retient l'attention, sa parole est plus lente encore que d'habitude, et elle si curieuse de tout elle est distraite, son regard a changé, elle est devenue spectatrice de sa mère même, du malheur de sa mère, on dirait qu'elle assiste à son événement. L'épouvante soudaine dans la vie de ma mère. Sa fille court le plus grand danger, celui de ne jamais se marier, de ne jamais s'établir dans la société, d'être démunie devant celle-ci, perdue, solitaire. Dans des crises ma mère se jette sur moi, elle m'enferme dans la chambre, elle me bat à coups de poing, elle me gifle, elle me déshabille, elle s'approche de moi, elle sent mon corps, mon linge, elle dit qu'elle trouve le parfum de l'homme chinois, elle va plus avant, elle re­garde s'il y a des taches suspectes sur le linge et elle hurle, la ville à l'entendre, que sa fille est une prostituée, qu'elle va la jeter dehors, qu'elle désire la voir crever et que personne ne voudra plus d'elle, qu'elle est déshonorée, une chienne vaut davantage. Et elle pleure en demandant ce qu'elle peut faire avec ça, sinon la sortir de la maison pour qu'elle n'em­puantisse plus les lieux.

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