《基督山伯爵》中法对照版22[法语论文]

资料分类免费法语论文 责任编辑:黄豆豆更新时间:2017-05-17
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? Mais on ne me mène pas là pour être emprisonné ? continua Dantès. Le chateau d'If est une prison d'>tat, destinée seulement aux grands coupables politiques. Je n'ai commis aucun crime. Est-ce qu'il y a des juges d'instruction, des magistrats quelconques au chateau d'If ?

- Il n'y a, je suppose, dit le gendarme, qu'un gouverneur, des ge?liers, une garnison et de bons murs. Allons, allons, l’ami, ne faites pas tant l'étonné ; car, en vérité, vous me feriez croire que vous reconnaissez ma complaisance en vous moquant de moi ?

Dantès serra la main du gendarme à la lui briser.

- Vous prétendez donc, dit-il, que l'on me conduit au chateau d'If pour m'y emprisonner ?

- C'est probable, dit le gendarme ; mais en tout cas, camarade, il est inutile de me serrer si fort.

- Sans autre information, sans autre formalité ? demanda le jeune homme.

- Les formalités sont remplies, l'information est faite.

- Ainsi, malgré la promesse de M. de Villefort ?

- Je ne sais si M. de Villefort vous a fait une promesse, dit le gendarme, mais ce que je sais, c'est que nous allons au chateau d'If. Eh bien, que faites vous donc ? Holà ! camarades, à moi ! ?

Par un mouvement prompt comme l'éclair, qui cependant avait été prévu par l'oeil exercé du gendarme, Dantès avait voulu s'élancer à la mer ; mais quatre poignets vigoureux le retinrent au moment où ses pieds quittaient le plancher du bateau.

Il retomba au fond de la barque en hurlant de rage.

? Bon ! s'écria le gendarme en lui mettant un genou sur la poitrine, bon ! voilà comme vous tenez votre parole de marin. Fiez-vous donc aux gens doucereux ! Eh bien, maintenant, mon cher ami, faites un mouvement, un seul, et je vous loge une balle dans la tête. J'ai manqué à ma première consigne, mais, je vous en réponds, je ne manquerai pas à la seconde. ?

Et il abaissa effectivement sa carabine vers Dantès, qui sentit s'appuyer le bout du canon contre sa tempe.

Un instant, il eut l'idée de faire ce mouvement défendu et d'en finir ainsi violemment avec le malheur inattendu qui s'était abattu sur lui et l'avait pris tout à coup dans ses serres de vautour. Mais, justement parce que ce malheur était inattendu, Dantès songea qu'il ne pouvait être durable ; puis les promesses de M. de Villefort lui revinrent à l'esprit ; puis, s'il faut le dire enfin, cette mort au fond d'un bateau, venant de la main d'un gendarme, lui apparut laide et nue.

Il retomba donc sur le plancher de la barque en poussant un hurlement de rage et en se rongeant les mains avec fureur.

Presque au même instant, un choc violent ébranla le canot. Un des bateliers sauta sur le roc que la proue de la petite barque venait de toucher, une corde grin?a en se déroulant autour d'une poulie, et Dantès comprit qu'on était arrivé et qu'on amarrait l'esquif.

En effet, ses gardiens, qui le tenaient à la fois par les bras et par le collet de son habit, le forcèrent de se relever, le contraignirent à descendre à terre, et le tra?nèrent vers les degrés qui montent à la porte de la citadelle, tandis que l'exempt, armé d'un mousqueton à ba?onnette, le suivait par-derrière.

Dantès, au reste, ne fit point une résistance inutile ; sa lenteur venait plut?t d'inertie que d'opposition ; il était étourdi et chancelant comme un homme ivre. Il vit de nouveau des soldats qui s'échelonnaient sur le talus rapide, il sentit des escaliers qui le for?aient de lever les pieds, il s'aper?ut qu'il passait sous une porte et que cette porte se refermait derrière lui, mais tout cela machinalement, comme à travers un brouillard, sans rien distinguer de positif. Il ne voyait même plus la mer, cette immense douleur des prisonniers, qui regardent l'espace avec le sentiment terrible qu'ils sont impuissants à le franchir.

Il y eut une halte d'un moment, pendant laquelle il essaya de recueillir ses esprits. Il regarda autour de lui : il était dans une cour carrée, formée par quatre hautes murailles ; on entendait le pas lent et régulier des sentinelles ; et chaque fois qu'elles passaient devant deux ou trois reflets que projetait sur les murailles la lueur de deux ou trois lumières qui brillaient dans l'intérieur du chateau, on voyait scintiller le canon de leurs fusils.

On attendit là dix minutes à peu près ; certains que Dantès ne pouvait plus fuir, les gendarmes l'avaient laché. On  semblait attendre des ordres, ces ordres arrivèrent.

? Où est le prisonnier ? demanda une voix.

- Le voici, répondirent les gendarmes.

- Qu'il me suive, je vais le conduire à son logement.

- Allez ?, dirent les gendarmes en poussant Dantès.

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