《基督山伯爵》中法对照版22(2)[法语论文]

资料分类免费法语论文 责任编辑:黄豆豆更新时间:2017-05-17
提示:本资料为网络收集免费论文,存在不完整性。建议下载本站其它完整的收费论文。使用可通过查重系统的论文,才是您毕业的保障。

Le prisonnier suivit son conducteur, qui le conduisit effectivement dans une salle presque souterraine, dont les murailles nues et suantes semblaient imprégnées d'une vapeur de larmes. Une espèce de lampion posé sur un escabeau, et dont la mèche nageait dans une graisse fétide, illuminait les parois lustrées de cet affreux séjour, et montrait à Dantès son conducteur, espèce de ge?lier subalterne, mal vêtu et de basse mine.

? Voici votre chambre pour cette nuit, dit-il ; il est tard, et M. le gouverneur est couché. Demain, quand il se réveillera et qu'il aura pris connaissance des ordres qui vous concernent, peut-être vous changera-t-il de domicile ; en attendant, voici du pain, il y a de l'eau dans cette cruche, de la paille là-bas dans un coin : c'est tout ce qu'un prisonnier peut désirer. Bonsoir. ?

Et avant que Dantès e?t songé à ouvrir la bouche pour lui répondre, avant qu'il e?t remarqué où lé ge?lier posait ce pain, avant qu'il se f?t rendu compte de l'endroit où gisait cette cruche, avant qu'il e?t tourné les yeux vers le coin où l'attendait cette paille destinée à lui servir de lit, le ge?lier avait pris le lampion, et, refermant la porte, enlevé au prisonnier ce reflet blafard qui lui avait montré, comme à la lueur d'un éclair, les murs ruisselants de sa prison.

Alors il se trouva seul dans les ténèbres et dans le silence, aussi muet et aussi sombre que ces vo?tes dont il sentait le froid glacial s'abaisser sur son front br?lant.

Quand les premiers rayons du jour eurent ramené un peu de clarté dans cet antre, le ge?lier revint avec ordre de laisser le prisonnier où il était. Dantès n'avait point changé de place. Une main de fer semblait l'avoir cloué à l'endroit même où la veille il s'était arrêté : seulement son oeil profond se cachait sous une enflure causée par la vapeur humide de ses larmes. Il était immobile et regardait la terre.

Il avait ainsi passé toute la nuit debout, et sans dormir un seul instant.

Le ge?lier s'approcha de lui, tourna autour de lui, mais Dantès ne parut pas le voir.

Il lui frappa sur l'épaule, Dantès tressaillit et secoua la tête.

- N'avez-vous donc pas dormi ? demanda le ge?lier.

- Je ne sais pas , répondit Dantès.

Le ge?lier le regarda avec étonnement.

- N'avez-vous pas faim ? continua-t-il.

- Je ne sais pas, répondit encore Dantès.

- Voulez-vous quelque chose ?

- Je voudrais voir le gouverneur. ?

Le ge?lier haussa les épaules et sortit.

Dantès le suivit des yeux, tendit les mains vers la porte entrouverte, mais la porte se referma.

Alors sa poitrine sembla se déchirer dans un long sanglot. Les larmes qui gonflaient sa poitrine jaillirent comme deux ruisseaux, il se précipita le front contre terre et pria longtemps, repassant dans son esprit toute sa vie passée, et se demandant à lui-même quel crime il avait commis dans cette vie, si jeune encore, qui méritat une si cruelle punition.

La journée se passa ainsi. 7 peine s'il mangea quelques bouchées de pain et but quelques gouttes d'eau. Tant?t il restait assis et absorbé dans ses pensées, tant?t il tournait tout autour de sa prison comme fait un animal sauvage enfermé dans une cage de fer.

Une pensée surtout le faisait bondir : c'est que, pendant cette traversée, où, dans son ignorance du lieu où on le conduisait, il était resté si calme et si tranquille, il aurait pu dix fois se jeter à la mer, et, une fois dans l'eau, grace à son habileté à nager, grace à cette habitude qui faisait de lui un des plus habiles plongeurs de Marseille, dispara?tre sous l'eau, échapper à ses gardiens, gagner la c?te, fuir, se cacher dans quelque crique déserte, attendre un batiment génois ou catalan, gagner l'Italie ou l'Espagne, et de là écrire à Mercédès de venir le rejoindre. Quant à sa vie, dans aucune contrée il n'en était inquiet : partout les bons marins sont rares ; il parlait l'italien comme un Toscan, l'espagnol comme un enfant de la Vieille-Castille ; il e?t vécu libre, heureux avec Mercédès, son père, car son père f?t venu le rejoindre ; tandis qu'il était prisonnier, enfermé au chateau d'If, dans cette infranchissable prison, ne sachant pas ce que devenait son père, ce que devenait Mercédès, et tout cela parce qu'il avait cru à la parole de Villefort : c'était à en devenir fou ; aussi Dantès se roulait-il furieux sur la paille fra?che que lui avait apportée son ge?lier.

Le lendemain, à la même heure, le ge?lier entra.

? Eh bien, lui demanda le ge?lier, êtes-vous plus raisonnable aujourd'hui qu'hier ? ?

Dantès ne répondit point.

? Voyons donc, dit celui-ci, un peu de courage ! Désirez-vous quelque chose qui soit à ma disposition ? voyons, dites.

- Je désire parler au gouverneur.

- Eh ! dit le ge?lier avec impatience, je vous ai déjà dit que c'est impossible.

- Pourquoi cela ; impossible ?

- Parce que, par les règlements de la prison, il n'est point permis à un prisonnier de le demander.

- Qu'y a-t-il donc de permis ici ? demanda Dantès.

- Une meilleure nourriture en payant, la promenade, et quelquefois des livres.

- Je n'ai pas besoin de livres, je n'ai aucune envie de me promener et je trouve ma nourriture bonne ; ainsi je ne veux qu'une chose, voir le gouverneur.

- Si vous m'ennuyez à me répéter toujours la même chose, dit le ge?lier, je ne vous apporterai plus à manger.

- Eh bien, dit Dantès, si tu ne m'apportes plus à manger, je mourrai de faim, voilà tout. ?

免费论文题目: