《基督山伯爵》中法对照版5(3)[法语论文]

资料分类免费法语论文 责任编辑:黄豆豆更新时间:2017-05-17
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Fernand baissa la tête comme un homme découragé, poussa un soupir qui ressemblait à un gémissement ; puis tout à coup relevant le front, les dents serrées et les narines entrouvertes :

Mais s'il est mort ?

- S'il est mort, je mourrai.

- Mais s'il vous oublie ?

- Mercédès ! cria une voix joyeuse au-dehors de la maison, Mercédès !

- Ah ! s'écria la jeune fille en rougissant de joie et en bondissant d'amour, tu vois bien qu'il ne m'a pas oubliée, puisque le voilà !

Et elle s'élan?a vers la porte, qu'elle ouvrit en s'écriant :

? A moi, Edmond ! me voici. ?

Fernand, pale et frémissant, recula en arrière, comme fait un voyageur à la vue d'un serpent, et, rencontrant sa chaise, il y retomba assis.

Edmond et Mercédès étaient dans les bras l'un de l'autre. Le soleil ardent de Marseille, qui pénétrait à travers l'ouverture de la porte, les inondait d'un flot de lumière. D'abord ils ne virent rien de ce qui les entourait. Un immense bonheur les isolait du monde, et ils ne parlaient que par mots entrecoupés qui sont les élans d'une joie si vive qu'ils semblent l'expression de la douleur.

Tout à coup Edmond aper?ut la figure sombre de Fernand, qui se dessinait dans l'ombre, pale et mena?ante ; par un mouvement dont il ne se rendit pas compte lui-même, le jeune Catalan tenait la main sur le couteau passé à sa ceinture.

? Ah ! pardon, dit Dantès en fron?ant le sourcil à son tour, je n'avais pas remarqué que nous étions trois. ?

Puis, se tournant vers Mercédès :

-Qui est ce monsieur ? demanda-t-il.

- Monsieur sera votre meilleur ami, Dantès, car c'est mon ami à moi, c'est mon cousin, c'est mon frère, c'est Fernand ; c'est-à-dire l'homme qu'après vous, Edmond, j'aime le plus au monde ; ne le reconnaissez-vous pas ?

- Ah ! si fait ?, dit Edmond.

Et, sans abandonner Mercédès, dont il tenait la main serrée dans une des siennes, il tendit avec un mouvement de cordialité son autre main au Catalan.

Mais Fernand, loin de répondre à ce geste amical, resta muet et immobile comme une statue.

Alors Edmond promena son regard investigateur de Mercédès, émue et tremblante, à Fernand, sombre et mena?ant.

Ce seul regard lui apprit tout.

La colère monta à son front.

Je ne savais pas venir avec tant de hate chez vous, Mercédès, pour y trouver un ennemi.

- Un ennemi ! s'écria Mercédès avec un regard de courroux à l'adresse de son cousin ; un ennemi chez moi, dis-tu, Edmond ! Si je croyais cela, je te prendrais sous le bras et je m'en irais à Marseille, quittant la maison pour n'y plus jamais rentrer.

L'oeil de Fernand lan?a un éclair.

? Et s'il t'arrivait malheur, mon Edmond, continua-t-elle avec ce même flegme implacable qui prouvait à Fernand que la jeune fille avait lu jusqu'au plus profond de sa sinistre pensée, s'il t'arrivait malheur, je monterais sur le cap de Morgon, et je me jetterais sur les roches la tête la première. ?

Fernand devint affreusement pale.

? Mais tu t'es trompé, Edmond, poursuivit-elle, tu n'as point d'ennemi ici ; il n'y a que Fernand, mon frère, qui va te serrer la main comme à un ami dévoué. ?

Et à ces mots, la jeune fille fixa son visage impérieux sur le Catalan, qui, comme s'il e?t été fasciné par ce regard, s'approcha lentement d'Edmond et lui tendit la main.

Sa haine, pareille à une vague impuissante, quoique furieuse, venait se briser contre l'ascendant que cette femme exer?ait sur lui.

Mais à peine eut-il touché la main d'Edmond, qu'il sentit qu'il avait fait tout ce qu'il pouvait faire, et qu'il s'élan?a hors de la maison.

-Oh ! s'écriait-il en courant comme un insensé et en noyant ses mains dans ses cheveux, oh ! qui me délivrera donc de cet homme ? Malheur à moi ! malheur à moi !

- Eh ! le Catalan ! eh ! Fernand ! où cours-tu ? ? dit une voix.

Le jeune homme s'arrêta tout court, regarda autour de lui, et aper?ut Caderousse attablé avec Danglars sous un berceau de feuillage.

-Eh ! dit Caderousse, pourquoi ne viens-tu pas ? Es-tu donc si pressé que tu n'aies pas le temps de dire bonjour aux amis ?

- Surtout quand ils ont encore une bouteille presque pleine devant eux ?, ajouta Danglars.

Fernand regarda les deux hommes d'un air hébété, et ne répondit rien.

- Il semble tout penaud, dit Danglars, poussant du genou Caderousse : est-ce que nous nous serions trompés, et qu'au contraire de ce que nous avions prévu Dantès triompherait ?

- Dame ! il faut voir ?, dit Caderousse.

Et se retournant vers le jeune homme.

? Eh bien, voyons, le Catalan, te décides-tu ? ? dit-il.

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