《基督山伯爵》中法对照版9(4)[法语论文]

资料分类免费法语论文 责任编辑:黄豆豆更新时间:2017-05-17
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Au même instant, Danglars, qui ne perdait pas de vue Fernand assis sur le rebord de la fenêtre, le vit ouvrir des yeux hagards, se lever comme par un mouvement convulsif, et retomber assis sur l'appui de cette croisée ; presque au même instant un bruit sourd retentit dans l'escalier ; le retentissement d'un pas pesant, une rumeur confuse de voix mêlées à un cliquetis d'armes couvrirent les exclamations des convives, si bruyantes qu'elles fussent, et attirèrent l'attention générale, qui se manifesta à l'instant même par un silence inquiet.

Le bruit s'approcha : trois coups retentirent dans le panneau de la porte ; chacun regarda son voisin d'un air étonné.

? Au nom de la loi ! ? cria une voix vibrante, à laquelle aucune voix ne répondit.

Aussit?t la porte s'ouvrit, et un commissaire, ceint de son écharpe, entra dans la salle, suivi de quatre soldats armés, conduits par un caporal.

L'inquiétude fit place à la terreur.

- Qu'y a-t-il ? demanda l'armateur en s'avan?ant au devant du commissaire qu'il connaissait ; bien certainement, monsieur, il y a méprise.

- S'il y a méprise, monsieur Morrel, répondit le commissaire, croyez que la méprise sera promptement réparée ; en attendant, je suis porteur d'un mandat d'arrêt ; et quoique ce soit avec regret que je remplisse ma mission, il ne faut pas moins que je la remplisse : lequel de vous, messieurs, est Edmond Dantès ? ?

Tous les regards se tournèrent vers le jeune homme qui, fort ému, mais conservant sa dignité, fit un pas en avant et dit :

-C'est moi, monsieur, que me voulez-vous ?

- Edmond Dantès, reprit le commissaire, au nom de la loi, je vous arrête !

- Vous m'arrêtez ! dit Edmond avec une légère paleur, mais pourquoi m'arrêtez-vous ?

- Je l'ignore, monsieur, mais votre premier interrogatoire vous l'apprendra. ?

M. Morrel comprit qu'il n'y avait rien à faire contre l'inflexibilité de la situation : un commissaire ceint de son écharpe n'est plus un homme, c'est la statue de la loi, froide, sourde, muette.

Le vieillard, au contraire, se précipita vers l'officier ; il y a des choses que le coeur d'un père ou d'une mère ne comprendra jamais.

Il pria et supplia : larmes et prières ne pouvaient rien ; cependant son désespoir était si grand, que le commissaire en fut touché.

- Monsieur, dit-il, tranquillisez-vous ; peut-être votre fils a-t-il négligé quelque formalité de douane ou de santé, et, selon toute probabilité, lorsqu'on aura re?u de lui les renseignements qu'on désire en tirer, il sera remis en liberté.

- Ah ?à ! qu'est-ce que cela signifie ? demanda en fron?ant le sourcil Caderousse à Danglars, qui jouait la surprise.

- Le sais-je, moi ? dit Danglars ; je suis comme toi : je vois ce qui se passe, je n'y comprends rien, et je reste confondu. ?

Caderousse chercha des yeux Fernand : il avait disparu.

Toute la scène de la veille se représenta alors à son esprit avec une effrayante lucidité, on e?t dit que la catastrophe venait de tirer le voile que l'ivresse de la veille avait jeté entre lui et sa mémoire.

- Oh ! Oh ! dit-il d'une voix rauque, serait-ce la suite de la plaisanterie dont vous parliez hier, Danglars ? En ce cas, malheur à celui qui l'aurait faite, car elle est bien triste.

- Pas du tout ! s'écria Danglars, tu sais bien, au contraire, que j'ai déchiré le papier.

- Tu ne l'as pas déchiré, dit Caderousse ; tu l'as jeté dans un coin, voilà tout.

- Tais-toi, tu n'as rien vu, tu étais ivre.

- Où est Fernand ? demanda Caderousse.

- Le sais-je, moi ! répondit Danglars, à ses affaires probablement : mais, au lieu de nous occuper de cela, allons donc porter du secours à ces pauvres affligés. ?

En effet, pendant cette conversation, Dantès avait, en souriant, serré la main à tous ses amis, et s'était constitué prisonnier en disant :

- Soyez tranquilles, l'erreur va s'expliquer, et probablement que je n'irai même pas jusqu'à la prison.

- Oh ! bien certainement, j'en répondrais ?, dit Danglars qui en ce moment s'approchait, comme nous l'avons dit, du groupe principal.

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