《茶花女》中法对照第9章(法语)(3)[法语论文]

资料分类免费法语论文 责任编辑:黄豆豆更新时间:2017-05-17
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-est-ce incroyable, dit-elle avec une véritable intonation d' enfant, que je ne puisse pas arriver à jouer ce passage ! Croiriez-vous que je reste quelquefois jusqu' à deux heures du matin dessus !Et quand je pense que cet imbécile de comte le joue sans musique et admirablement, c' est cela qui me rend furieuse contre lui, je crois.

Et elle recommen?a, toujours avec les mêmes résultats.

-que le diable emporte Weber, la musique et les pianos ! Dit-elle en jetant le cahier à l' autre bout de la chambre ; comprend-on que je ne puisse pas faire huit dièses de suite ?

Et elle se croisait les bras en nous regardant et en frappant du pied.

Le sang lui monta aux joues et une toux légère entr' ouvrit ses lèvres.

-voyons, voyons, dit Prudence, qui avait ?té son chapeau et qui lissait ses bandeaux devant la glace, vous allez encore vous mettre en colère et vous faire mal, allons souper, cela vaudra mieux ;moi, je meurs de faim.

Marguerite sonna de nouveau, puis elle se remit au piano et commen?a à demi-voix une chanson libertine, dans l' accompagnement de laquelle elle ne s' embrouilla point.

Gaston savait cette chanson, et ils en firent une espèce de duo.

-ne chantez donc pas ces saletés-là, dis-je familièrement à Marguerite et avec un ton de prière.

-oh ! Comme vous êtes chaste ! Me dit-elle en souriant et en me tendant la main.

-ce n' est pas pour moi, c' est pour vous. Marguerite fit un geste qui voulait dire : oh ! Il y a longtemps que j' en ai fini, moi, avec la chasteté.

En ce moment Nanine parut.

-le souper est-il prêt ? Demanda Marguerite.

-oui, madame, dans un instant.

-à propos, me dit Prudence, vous n' avez pas vu l' appartement ; venez, que je vous le montre. Vous le savez, le salon était une merveille. Marguerite nous accompagna un peu, puis elle appela Gaston et passa avec lui dans la salle à manger pour voir si le souper était prêt.

-tiens, dit tout haut Prudence en regardant sur une étagère et en y prenant une figure de Saxe,je ne vous connaissais pas ce petit bonhomme-là !

-lequel ?

-un petit berger qui tient une cage avec un oiseau.

-prenez-le, s' il vous fait plaisir.

-ah ! Mais je crains de vous en priver.

-je voulais le donner à ma femme de chambre,je le trouve hideux ; mais puisqu' il vous pla?t,prenez-le.

Prudence ne vit que le cadeau et non la manière dont il était fait. Elle mit son bonhomme de c?té,et m' emmena dans le cabinet de toilette, où me montrant deux miniatures qui se faisaient pendant,elle me dit :

-voilà le comte de G... qui a été très amoureux de Marguerite ; c' est lui qui l' a lancée. Le connaissez-vous.

-non. Et celui-ci ? Demandai-je en montrant l' autre miniature.

-c' est le petit vicomte de L... il a été forcé de partir.

-pourquoi ?

-parce qu' il était à peu près ruiné. En voilà un qui aimait Marguerite !

-et elle l' aimait beaucoup sans doute.

-c' est une si dr?le de fille, on ne sait jamais à quoi s' en tenir. Le soir du jour où il est parti,elle était au spectacle, comme d' habitude, et cependant elle avait pleuré au moment du départ. En ce moment Nanine parut, nous annon?ant que le souper était servi.

Quand nous entrames dans la salle à manger,Marguerite était appuyée contre le mur, et Gaston,lui tenant les mains, lui parlait tout bas.

-vous êtes fou, lui répondait Marguerite, vous savez bien que je ne veux pas de vous. Ce n' est pas au bout de deux ans que l' on conna?t une femme comme moi, qu' on lui demande à être son amant. Nous autres, nous nous donnons tout de suite ou jamais. Allons, messieurs, à table.

Et s' échappant des mains de Gaston, Marguerite le fit asseoir à sa droite, moi à sa gauche, puis elle dit à Nanine :

-avant de t' asseoir, recommande à la cuisine que l' on n' ouvre pas si l' on vient sonner. Cette recommandation était faite à une heure du matin.

On rit, on but et l' on mangea beaucoup à ce souper. Au bout de quelques instants, la gaieté était descendue aux dernières limites, et ces mots qu' un certain monde trouve plaisants et qui salissent toujours la bouche qui les dit éclataient de temps à autre, aux grandes acclamations de Nanine, de Prudence et de Marguerite. Gaston s' amusait franchement ; c' était un gar?on plein de coeur,mais dont

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